Thya (Ram)

Chapitre Premier

13 Mai 2492


La forêt était calme. Malgré une petite brise de vent qui faisait balançait les branches des grands arbres, le silence régnait en cette sombre nuit. En effet cette nuit-là était la plus noire de toutes. Les deux lunes qui étaient sensé reflétaient les rayons du soleil le plus proche, étaient alignés avec ce dernier et la planète. Aucune source de lumière ne vivait cette nuit.

Un groupe de chauves-souris profitait apparemment de cette nuit pour se ressourcer en quantité. Mais tout ne se passa pas comme elles le voulaient. Une tomba, puis une deuxième et une troisième. Toutes les trois, plantées d’une flèche en plein vol, gisaient mortes sur le sol. Tout s’était passé en silence…

Mais un petit bruit ne tarda pas à le casser. Un reniflement. Comme une bête qui cherchait quelque chose et reniflait le sol. Un cliquetis suivit. Une lumière s’alluma, éblouissante. Elle venait d’une lanterne, tenue par une jeune fille. Ses cheveux blonds se reflétaient à la lumière. Elle portait un sac sur le dos, un arc dans l’autre main et un carquois pendant à sa taille.

- Allez apporte Tyx, apporte ! dit la fille d’une voix ferme.

Une grosse bête, se tenant sur ses quatre pattes, arriva près de la jeune femme. Les chauves-souris dans la gueule. Elle les déposa à ses pieds, montrant à la lumière deux rangées de dents, terrifiantes. Un Imit !

Spoiler:

- C’est bien Tyx ! Très bien ! Allez c’est tout pour aujourd’hui, reposons-nous un peu, dit-elle au Imit, en le caressant.
Elle sortit une couverture en laine de son sac et le déplia sur un lit de feuilles, soigneusement préparé.

Chapitre 2

Tout était blanc…Une lumière intense était dirigée vers moi. Je ne pouvais pas bouger…Impossible de regarder autour de moi…Je ferma les yeux. C’était mieux ainsi. Mais des bruits de pas autour de moi me les firent rouvrir. Impossible cependant de savoir qui c’était…Jusqu’à ce qu’une tête se pose au-dessus de la mienne, cachant la lumière. Un homme habillé de blanc, portait un masque sur sa bouche et un bonnet, tous les deux blancs également… Il m’étirait les paupières avec ses mains pour tenir mes yeux grands ouverts.
- Elle est réveillée ! Préparez une autre potion avant la prochaine expérience, cria t-il en retirant ses yeux des miens.
J’entendis une personne courir, le bruit de plus en plus petit, puis une porte claqua.
L’homme qui se tenait toujours au-dessus de moi, se releva, faisant pointer la lumière vive une nouvelle fois. Mes yeux se fermèrent…Des bruits de pas fuyaient une nouvelle fois…Et une porte claqua de nouveau…


14 Mai 2492


Thya se réveilla en sursaut, toute transpirante. Son Imit leva la tête vers elle, inquiet. Elle avait du mal à respirer et avaler. Son cœur battait à toutes allures. Elle regarda autour d’elle. Il faisait jour et on pouvait voir la forêt avec ses belles couleurs de printemps. Des arbres et buissons verts, des oiseaux qui piaillaient, et un ciel bleu visible à travers les branches. Après quelques minutes, elle réussit enfin à reprendre une respiration normale. Elle se leva, s’habilla et plia sa couverture dans son sac. Puis Thya commença à marcher, suivie par Tyx. La forêt paraissait toujours la même…Les arbres toujours aussi haut, toujours aussi abondants, et aussi verts. Pourtant Thya avançait avec confiance.

Pendant près de deux heures elle avait parcouru l’étendue verte quand elle rencontra enfin le Tachyk.

Spoiler:

Elle s’arrêta donc à l’ombre d’un arbre pour se reposer et se ressourcer à la rivière. Tyx but d’énormes gorgées d’eau au point de créer un deuxième courant. Puis il alla s’allonger près d’elle. Thya lui donna une chauve-souris de la nuit précédente. Elle fut avalée en un seul morceau.
Peu de temps après, elle reprit la route en traversant la rivière à l’aide de rochers. Puis continua à marcher dans la même direction. Elle ne tarda pas à tomber sur un sentier de terre qui remontait dans les montagnes en traversant la forêt. Elle prit cette route.

Il lui fallut plusieurs heures avant d’arriver enfin à Binion, son village. Le jour allait laisser place à la nuit. Elle se dirigea cependant vers l’autre bout de la ville. Où se trouvait la caserne militaire du coin. Là où elle habitait, dans le petit magasin d’armement, que tenait son père depuis toujours…

Chapitre 3

15 Mai 2492

Thya se réveilla tôt dans la matinée. Sa chambre était assez petite. Juste de quoi contenir un lit une place, une étagère sur laquelle étaient posées toutes sortes d’objets, et une armoire contenant ses affaires. Il n’y avait aucune décoration, aucune couleur, juste le même bois partout. Elle se leva et regarda par la fenêtre. Le soleil y pointait difficilement, à travers la brume matinale et on ne voyait donc pas grand chose dehors. Elle alla donc s’habiller. Elle sortit un uniforme rouge, des bottes de cuir noir et une casquette, également rouge de son armoire. Elle prit une porte qui menait à une petite salle de bain. Un pot de chambre avec une eau fraîche et un petit miroir faisaient mine de meubles pour la petite pièce. Elle coiffa rapidement ses cheveux blonds accompagnés par des mèches violettes. Elle se lava la figure en figure puis revint dans sa chambre pour prendre une autre porte.

Celle-ci menait à un couloir. Les murs étaient en bois, ainsi que le sol. Toute la façade en face d’elle, était une grande baie vitrée. La brume était toujours aussi épaisse, impossible de voir le paysage. Le couloir menait à deux autres portes et, au fond, un escalier. Elle le prit. Un rideau sombre empêchait de voir le rez-de-chaussée des escaliers. Elle le poussa légèrement pour pouvoir passer.

Une grande pièce se présenta à elle. Le mur en face d’elle était une grande vitrine faisant toute la longueur de la pièce. Sur les cotés, des armes, des uniformes et toutes sortes de choses du même genre étaient accrochés sur le mur. Thya se positionnait derrière un long comptoir faisant toute la taille de la pièce.
Le magasin de son père.
Elle habitait au-dessus de celui-ci. Etant situé dans la caserne militaire, il servait à ravitailler les troupes en armes, les réparer et les équiper au mieux. La jeune fille y travaillait pour aider son père. Ce dernier les fabriquait lui-même.

Elle marcha vers une extrémité du comptoir pour passer de l’autre coté. Elle alla ouvrir la porte et changeait de coté, le panneau « Ouvert-Fermé ». Puis pris un chiffon et commença à nettoyer le comptoir.

Au milieu du matin, son père descendit lui dire bonjour. C’était un bonhomme d’une cinquantaine d’années. Ses cheveux blancs et ses rides trahissant sa vieillesse. Bien préservé pour autant, il était grand et robuste.

« Alors il y a eu des clients ? demanda t-il à sa fille.
« Non personne encore, répondit-elle désespérée.
« Bon je te relayerai après midi. Je te laisse, je vais faire des provisions. »

Thya acquiesça et regarda par la vitrine en face d’elle. La brume s’était dissipée et on voyait désormais l’extérieur. La rue était bondée de monde. Des soldats, des commerçants, de simples fermiers, ou des enfants jouant entre eux. Malgré le fait que ce soit une caserne, elle était accessible à tout le monde en journée, et ensuite fermée pour la nuit. De multitudes d’étales, de bars ou les habitations des soldats, y figuraient.
Toute le matin elle attendit un quelconque client. Mais personne ne vint. Elle alla donc déjeuner avec son père dans leur salle à manger.

« Tiens au fait, j’ai rencontré Fredik ce matin. Il m’a dit qu’il aurait besoin de toi cet après-midi. Si tu n’as rien à faire, tu peux y aller, lui dit son père.
« Oui avec plaisir ! s’émerveilla Thya.

Elle finit son repas en vitesse et partit de la maison. Il faisait très chaud dehors. Elle eut d’ailleurs mal aux yeux et dû les fermer et les rouvrir pour faire passer la douleur. Elle traversa la caserne remplie de monde. Puis marcha quelques temps vers les montagnes, s’éloignant de plus en plus de la ville. Jusqu’à tomber sur un énorme hangar. Il y avait peu de fenêtre et une seule porte, double cependant, permettait d’accéder à l’intérieur. Elle entra. Un homme était agenouillé près d’un tas de ferrailles. A vrai dire, le hangar en était rempli. L’homme se retourna en entendant la porte s’ouvrir.

« Ha Thya te voilà. Viens par ici, je viens de finir ma machine, lança t-il à Thya.