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 Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR

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François - Tombstar
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MessageSujet: Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR   Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR Icon_minitimeLun 21 Jan - 1:34:20

CHAPITRE 1 - LE DEPART



La route était balayée par les bourrasques chargées de pluie de cet automne précoce. Les feuilles à la retraite d’un été flamboyant crissaient désormais sur le sol en glissant sur les bas côtés du chemin.
Je me trouvais sur cette charrette avec cet homme que je ne connaissais pas et qui venait de me soustraire à la garde de cette bonne Victoria. Le souvenir de cette femme remontait d’aussi loin que ma mémoire le pouvait. Elle était de ce genre de femme dont le tempérament n’avait d’égal que sa forte corpulence mais qui cachait, sous ses abords rugueux, un cœur et une chaleur bienveillante pour un enfant de mon âge.
Elle avait toujours été là, autoritaire mais aimante, aux manières un peu rustres mais toujours câline et rassurante à mon égard. Elle n’économisait jamais ses efforts afin de me permettre d’évoluer dans un environnement sain et sécurisé.
Dans cet écrin, je ne pouvais pas dire que le bonheur jaillissait à chaque seconde mais je vivais bien mon enfance et même si mon jeune âge ne m’avait pas écarté des rudes travaux d’un enfant de ferme, je disposais de moments de liberté durant lesquels j’expérimentais à loisirs, les découvertes que la vie ne manque pas d’offrir à un enfant curieux et aventurier.
En me remémorant ces expériences, il me revient la fois où, disposant d’une après-midi d’été de libre, j’étais parti dés la fin du repas avec la sérieuse résolution de repérer les terriers de lapins se trouvant près des marais longeant la ferme. J’étais là, accroupis, me tenant devant un trou à tenter de voir si des habitants logeaient dans cet abris naturel. C’est à ce moment que je vis une belette sortir et se faufiler entre les broussailles en direction des marais. Curieux de connaître sa destination ou ses habitudes, je m’étais aventuré à sa suite. Ne connaissant pas encore les dangers d’un marais, insouciant et toujours désireux d’en apprendre plus sur les coutumes de ces chères bestioles (en effet, tenter de les voir chasser n’aurait pas manqué de m’en apprendre sur cet art jusqu’alors hors de ma portée), j’avais foncé directement sur un lit de sables mouvants et seuls mes cris avaient pu alerter Josy, le garçon d’écurie qui avait alors ameuté trois autres hommes de la ferme afin qu’ils viennent me secourir.
J’ai aussi en mémoire mon retour à la ferme, penaud et boueux, le regard plein de colère de Victoria et mon postérieur douloureux durant toute la journée qui s’ensuivit.
Mon enfance ne s’était pas seulement réduite à une série " d’expériences " de ce type. Non, j’avais pu apprendre avec le garde forestier à reconnaître les essences des arbres et végétaux des bois environnant, à travailler, en présence du maître vannier, les roseaux et joncs ou encore à travailler la terre pour en donner des récoltes florissantes. Cependant, mon attirance me portait surtout vers la forge. Maître Branon, le taillandier/forgeron de la ferme alimentait toutes mes espérances. Plus grand, je voulais être membre de sa confrérie afin de donner corps à mon tour à ces métaux dans l’enfer rougeoyant et chaleureux de l’âtre et sous les coups musclés des marteaux et autres outils de sa charge. Toutefois, en égard pour mon jeune âge, Maître Branon n’avait pas encore voulu me prendre à son service. Riant à mes velléités et me renvoyant à des taches plus " en rapport avec ton âge mon petit ". Frustré et malheureux, je traînais dans la forge désœuvré et inutile mais avec la ferme décision de ne pas abandonner cet objectif car c’est sur, " un jour je ferai ce métier "…
Et là, je me retrouvais sur cette charrette, emmitouflé dans ma parka, à tenter de me préserver des morsures du froid et de la pluie qui s’était mise à tomber plus drue désormais. Chahuté par les chaos de la route, la charrette m’emmenait vers je ne sais où, en présence de cet homme que je ne connaissais pas. Il était arrivé deux jours avant à la ferme et avait eu immédiatement une longue discussion avec Victoria. Je l’avais retrouvé ensuite. Elle avait les yeux rouges et un trémolo dans la voix qui, chose inhabituelle de sa part, annonçait, je le sentais, des choses terribles ou tout du moins inquiétantes.
Victoria m’avait d’abord demandé si j’avais des souvenirs de mes parents. Je lui avais répondu qu’hormis ce qu’elle m’avait raconté, je n’avais aucun autre souvenir. En effet, cette bonne Victoria m’avait expliqué que mes parents étaient morts dans un accident de spatio-transporteur, alors qu’ils livraient au marché de la planète mère la récolte de la saison. Alors, elle m’avait recueilli car il n’y avait plus personne de ma famille pour m’élever et qu’elle était elle-même ma seule parente (pas filiale mais c’était ma marraine).
Fort de ces explications, je m’en étais contenté et j’avais cherché dans ses jupes, la rassurante présence dont la mort de ma vraie mère m’avait privé.
C’est alors qu’elle avait enchaîné en m’expliquant que les choses n’étaient pas tout à fait exactes. En effet, mon père n’était pas décédé mais il avait dû partir car seul, il ne se sentait pas le courage de m’élever.
Cette nouvelle m’avait jeté dans le plus grand trouble. Le fait d’apprendre que cette femme qui m’avait toujours appris les valeurs de franchise, de droiture et d’honnêteté m’avait menti me fut comme un choc que je pris en pleine figure. Second trouble non négligeable, j’apprenais que mon père n’était pas décédé et qu’il souhaitait me voir, maintenant que je rentrais dans ma neuvième année.
Comprenant ma détresse, Victoria m’avait aussitôt pris dans ses bras et c’est dans cette chaleur et cette odeur si connue par mes sens que je laissais exploser mon émotion en longs et bruyants sanglots. Plus tard, alors que le gros de la crise était passé, elle m’avait couché en m’apprenant que deux jours plus tard je partirai avec cet homme et qu’il m’emmènerait voir ce père dont je n’avais jusqu’alors jamais soupçonné l’existence.
Ces deux derniers jours me parurent longs et tristes. Cette tristesse était exacerbée par l’humeur chagrine que je lisais sur le visage fatiguée de Victoria. J’avais beau lui en vouloir pour les mensonges que je venais de lui découvrir, je ne pouvais me résoudre à rester sur ce sentiment. En effet, elle était ma seule borne dans les tempêtes et interrogations de ma courte vie, ma seule source d’amour et c’était grâce à elle que j’avais grandi dans ce cadre rassurant. Et même si aujourd’hui, à la lumière des derniers rebondissements, je comprenais que cette apparente vie n’était qu’une façade, je ne pouvais que reconnaître, face à l’abattement de cette femme que je connaissais si forte habituellement, qu’elle m’aimait réellement et n’attendrait qu’une chose, mon retour.
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MessageSujet: Re: Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR   Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR Icon_minitimeLun 21 Jan - 1:53:21

CHAPITRE DEUX - LA DESTINEE EST AU BOUT DU CHEMIN





Après de déchirants adieux, j’avais séché mes larmes ne voulant pas montrer mon trouble à cet homme qui m’accompagnait. Nous étions dans cette charrette depuis trois heures maintenant et je reconnaissais maintenant la ferme des Trevor, dernière limite des endroits que j’avais exploré jusqu’ici. En effet, passé cet endroit, je m’aventurais désormais au-delà de l’espace qui m’avait jusqu’alors permis de me figurer le monde. Passée cette limite, je me retrouvais donc dans un univers nouveau, avec un inconnu de surcroît, ce qui me laissais quelque peu désorienté. Seul, je me raccrochais à l’idée de voir mon père, ce " réincarné ", afin que je puisse en sa présence retrouver un calme et une sérénité sous ce que j’espérais être une bienveillante protection.
Ecartant d’une main ces préoccupations douloureuses et vaines (car de toutes façons je n’avais aucun élément de réponse), je me mis à réfléchir de façon plus pragmatique en analysant ce qui se trouvait dans mon environnement proche et immédiat. Les manières de l’homme qui cheminait avec moi sur ce chemin accidenté me donnaient à penser qu’il était calme et réservé. Il n’avait pas ouvert la bouche depuis notre départ et je me demandais d’ailleurs si il avait l’intention de jamais décrocher un mot. C’est bien simple, s’il n’avait eu cette discussion avec Victoria dés son arrivée, j’en serais arrivé à la conclusion qu’il était muet.
Prenant le prétexte qu’un nid de poule plus fort que les autres avait manqué me renverser sur mon siège, je pris le parti d’engager la discussion.
- " Heureusement que vous étiez là, je serai tombé sinon ".
Pas de réponse. Seul le bruit du cahot des roues sur le sol gelé…
Mesurant l’intérêt hautement important de cette phrase, je tentais de rebondir.
- " je m’appelle Umbre "
- " je sais gamin "
J’avais réussi à lui faire décrocher un mot. Face à cette victoire éclatante, je m’enhardissais.
- " et vous ? "
- " Kendor "
- " heu… où allons nous Kendor ? "
- " nous allons à Agrica "
- " la capitale ? mon père y est ? "
- " non, mais là nous prendrons une navette pour rejoindre Hobb "
- " la planète mère ! ? ? mon père est donc un membre de la cour ? "
- " on peut dire ça "
- " un membre de la cour… ", répétais-je plus bas pour moi-même. Moi qui avais jusqu’alors été un simple fils orphelin dans une ferme, un petit gars de la ferme comme on dit, le petit à tout faire, je me découvrais alors un membre de ma famille vivant. Et cet homme était un membre de la cour du Roi Généreux Loinvoyant… A priori donc un noble…
Voilà une découverte qui ne manquait pas de me laisser sans voix.
En effet, à la ferme, l’école n’étant pas obligatoire, je n’avais jamais été étudiant dans d’autres matières que la vannerie, les récoltes et les arts de la forêt. Bien entendu, les choses ayant trait à l’Empire ne pouvaient me toucher moi qui me voyais au mieux taillandier/forgeron et jamais je n’avais cherché à découvrir quelques notions sur les rois, les reines ou même sur les autres planètes de la maison des Loinvoyant. Je savais seulement que les Loinvoyant était la dynastie qui régnait sur l’Empire du même nom depuis des âges reculés. Je savais que cet Empire s’étendait sur quatre planètes. Que celles-ci étaient pour chacune dévolue soit à l’agriculture (ce qui était la cas de Agrica Terra, la planète sur laquelle je grandissais), soit à l’armement soit encore à l’exploitation des minerais tels le Métal, le Carbone ou encore le Deutérium. Que de ces neuf planètes, la planète mère était celle sur laquelle s’exerçait et s’organisait le pouvoir Royal. Là vivaient la famille royale et les membres de la cour et qu’elle abritait les différents ministères gouvernant l’Empire.
Je continuais ainsi mes réflexions jusqu’à notre arrivée dans une auberge où nous nous restaurèrent en silence.
Kendor était toujours silencieux. Hormis ce détail, c’était un homme de taille moyenne, au visage anguleux, de peau claire et aux yeux marrons. De corpulence mince mais peu athlétique, il adoptait des postures retenues et pincées. Il portait en permanence une aube noire à capuche qu’une cordelette de lin tenait serrée à ses hanches. Sa capuche étant toujours sise sur sa tête, je ne remarquais pas tout de suite qu’il était chauve.
Alors que nous étions là à dîner prêt du feu, je remarquais, au moment où il retirait enfin sa capuche, qu’il portait au milieu du front un symbole en relief de la forme d’un œil.
Au moment d’apporter les fromages, le serveur de l’auberge apercevant le symbole sur le front de Kendor, changea alors de ton. En effet, lui qui avait été plutôt accueillant et bonhomme depuis notre arrivée, devint alors respectueux, circonspect et d’une extrême sollicitude.
Lorsque nous fûmes de nouveau seuls, je demandais :
- " qu’est-ce que ce symbole à votre front ? "
- " c’est le symbole de l’ordre de Kayl "
- " l’ordre de … quoi ? " c’était la première fois que j’entendais ce nom.
- " l’ordre de Kayl. C’est une fraternité de frères religieux qui vénèrent le Dieu Toth "
- " des religieux… et pourquoi venir me chercher moi ? " repris-je, incrédule.
- " tu le sauras bientôt mon jeune ami. Pour le moment, prépares-toi nous repartons. Je veux que nous arrivions à Agrica d’ici ce soir ".
Le voyage dura l’après-midi sans encombre.
Un paysage changeant s’offrait à mes yeux avides. Les champs et forêts avaient peu à peu cédés la place à des bourgs de plus en plus gros et rapprochés et maintenant, nous circulions dans une ville qui ne semblait plus s’arrêter.
Des bruits calmes si représentatifs de la ruralité, nous étions passés à un charabia perpétuel, à un mix de sons divers provenant d’échoppes. La foule dense que je n’avais jamais vu aussi grosse et des engins à moteurs que je ne connaissais pas défilaient devant mes yeux débordés de tant de nouveautés. A la ferme, le vieux Anxor, qui passait pour le sage de la ferme m’en avait déjà parlé mais je n’arrivais pas à me faire une idée précise de ce que cela voulait dire.
Je crois d’ailleurs que ce qui m’avait le plus marqué à mon arrivée dans la capitale, c’était l’avènement des moteurs et propulseurs.
Kendor, voyant mon trouble m’expliqua :
- " Agrica Terra étant une planète agricole, ses habitants ont fait le choix de vivre selon un système assez proche du moyen-âge. C’est par choix qu’à la colonisation de cette planète il a été décidé, au regard de l’extrême richesse des sols, d’en faire le grenier de l’Empire. C’est par choix aussi que les nouveaux colons demandèrent au roi de vivre selon des coutumes ancestrales presque oubliées depuis des siècles de technologies et de développements.
Ce désir étant l’expression de ses sujets, le roi de l’époque, Penseur Loinvoyant, n’ayant pas jugé nécessaire de s’opposer à cette requête, il les avait autorisé à adopter de nouveau ce mode de vie afin de faire perdurer une certaine idée de pragmatisme et de retour aux choses de l’ancien temps. "
Cette autorisation n’incluant pas la capitale, je baignais désormais dans un univers nouveau pour moi, émerveillé par tant de novations en si peu de distance. Les dimensions colossales de toutes choses me donnaient le vertige.
Toujours stoïque, Kendor repris :
- " La cité d’Agrica est constituée autour d’un noyau central. Ce centre comprend le palais du prince et le lieu de culte mais aussi tous les ministères et centre administratifs. Une première ceinture autour de ce centre est constituée de jardins et de marchés à ciel ouvert et une seconde ceinture héberge les notables, les magasins et auberges de la capitale. "
D’où je me trouvais, je voyais au loin d’immenses silos, grands comme plusieurs maisons et hauts comme cinq à six étages de la ferme.
Comme si toutes ces nouveautés n’arrivaient pourtant pas à étancher ma soif de nouveautés, je demandais :
- " Et où allons-nous prendre un vaisseau pour aller sur Hobb ? "
- " le spatio-port se trouve à la porte Ouest de la cité. Je pense que nous ne serons pas en retard pour la navette de 19 heures. Bon, pour le moment il me semble plus rapide de rapporter cette charrette au loueur ensuite nous nous rendrons au quai d’embarquement ".
A l’époque, je ne savais pas encore mais, compte-tenu du rang des membres de l’ordre de Kayl, nous arrivâmes sans contrôle ni attente au pied de la navette. C’était une " boîte " de bien 30 mètres de long pour 10 mètres de haut. A l’arrière deux gros tubes sortaient du fuselage et à l’avant, un cockpit couronnait le front du vaisseau. Aussi rustique que cela puisse me paraître maintenant, à l’époque c’était le plus beau des aigles d’acier qu’il m’ait été donné de voir ou même d’imaginer.
L’intérieur était assez confortable et silencieux. Une petite voix dans un haut-parleur nous informa du décollage imminent. Seule une petite secousse trahit cette phase de décollage. Je me ruais alors littéralement sur le hublot pour constater que nous étions bien en vol et je voyais, médusé, ces bâtiments si grands devenir rapidement de simples tâches dans un patchwork d’autres taches colorées.
Kendor me pria alors de venir m’installer auprès de lui et d’arrêter de " gesticuler en tous sens comme si j’avais attrapé un vers sauteur ".
-" tu vas arriver à la cours du roi, petit, il est temps pour moi de t’expliquer quelques petites choses afin de ne pas avoir trop honte de te présenter à ceux que tu dois voir ".
C’est alors que Kendor parti dans une explication assommante sur les règles de la bienséance, du maintien et de tout ce que je devais ou ne devais pas faire. Au bout d’une heure de ces explications, ma tête ne suivait plus grand chose car le sujet qui avait peu à peu pris le plus d’importance dans mon esprit était le fait que bientôt je me retrouverais devant quelqu’un que je ne connaissais pas, qui se réclamait mon père et que je ne saurais en fait que dire et comment réagir. Mais comment un homme pouvait-il avoir un enfant et puis décider, selon la formule employée par Victoria " qu’il ne se sentait pas de m’élever " ? ? Plus je ressassais cette idée dans ma tête, plus je sentais une colère sourde monter.
Constatant que j’avais totalement décroché du sujet dont il m’instruisait, Kendor, avec un petit grognement, me décocha une bonne claque derrière l’oreille.
-" tu dois m’écouter, tu ne peut te permettre d’arriver comme ça. Tu as déjà perdu tant de temps à jouer les jeunes commis de ferme, avec tes manières de fermier, tu feras assez tâche comme cela ! ! ! "
Mon oreille encore douloureuse de la claque de Kendor, je me renfrognais.
- " Garçon de ferme … moi je veux être forgeron et rien d’autre, encore moins religieux ! ! ! "
- " nous verrons mon garçon, nous verrons…
pour le moment, tu vas surtout apprendre deux ou trois choses sur les termes à employer en présence de hautes personnalités. "
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MessageSujet: Re: Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR   Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR Icon_minitimeLun 21 Jan - 2:01:27

CHAPITRE TROIS - RENAISSANCE




Peu de temps avant notre atterrissage, Kendor porta le poignet devant sa bouche et l’informa que nous allions bientôt arriver. Un petit instant plus tard, celui-ci lui répondait qu’un comité d’accueil nous attendait dés la descente de la navette. Un poignet a qui l’on parle et qui nous répond… voilà quelque chose de peu commun…
Devant ma figure pour le moins étonnée, je vis Kendor sourire pour la première fois du voyage.
En effet, à notre sortie de la navette cinq hommes en armes nous attendaient sur le quai désert. Kendor avait attendu que tous les passagers soient descendus du vaisseau et aient quitté le quai de débarquement pour nous faire sortir.
S’avança alors du groupe un homme en tenue militaire noire avec un casque à joues comme j’en avais vu une fois au village de la ferme lors d’une présentation en vue d’enrôlement dans l’armée du roi. Sur sa poitrine était dessiné un cerf, le symbole de la Maison des Loinvoyant. A sa ceinture, pendait une épée courte d’un côté et un pistolet laser de l’autre. Une grande cape noire était attachée à hauteur de son cou et tombait dans le dos jusqu’à mi chevilles.
Ils en avaient de l’allure les soldats du roi ! ! !
Cette rapide description faite, mes yeux revinrent à la ceinture ornée d’un pistolet laser. Je n’en avais jamais vu jusqu’alors mais Kevor, un jeune garçon de la ferme avec qui j’avais lié d’amitié m’avait dit qu’il avait vu son frère l’utiliser en entraînement dans les bois du chevreuil, proches de la ferme, lors d’une permission. " Du dégât qu’ça fait " m’avait-il dit, " du dégât qu’ça fait… ".
Ne prenant aucune attention pour ma jeune personne ni pour mon attrait soudain, la troupe nous encadra et nous partîmes pour un petit speeder huit places stationné non loin de là.
A bord du speeder, nous nous engouffrâmes dans un boyau que les autres passagers n’avaient pas empruntés et je constatais que celui-ci était totalement désert.
Rapidement le speeder silencieux s’immobilisa devant une volée de marches et déjà notre escorte nous accompagnait dans des longs couloirs toujours déserts au plafond haut et richement coloré.
Au bout d’un moment, la troupe nous laissa. L’homme de tête informant Kendor que notre hôte nous attendrait dans la salle du trône.
La salle du trône ! ! ! me dis-je. Pas de doute, mon père doit être quelqu’un d’important. Avec une personne comme cela, je pense que le maître de la ferme ne verra aucun inconvénient à ce que je passe dés que possible au service de Maître Branon afin que démarre au plus tôt ma formation de forgeron. Tout de suite après ce fugace plan érigé dans ma tête, me revînt le conflit intérieur au sujet de ce père si peu aimant qui m’avait si injustement traité. Ce serait bien naturel qu’après ce qu’il a fait (ou n’a pas fait d’ailleurs), il m’aide enfin en me donnant un coup de pouce. Comme ça, de retour à la ferme, je pourrai revenir sous la bonne protection de Victoria et je ferai mes armes de forgeron. Ensuite, lorsque je serai assez habile dans le métier soit je resterai à la ferme soit…
Kendor me sortit de ma rêverie en se présentant aux gardes se trouvant devant une magistrale double portes.
- " Nous venons sur requête de Son Altesse "
- " Bien mon père, je vous annonce tout de suite "
Plus que quelques secondes et je saurai qui est ce " brave ".
Après quelques minutes, la porte se rouvrit et, s’effaçant de l’entrée, l’un des gardes nous invita à entrer.
La salle dans laquelle nous venions de pénétrer était baignée dans une pénombre que seules quelques torches aux murs venaient trouer de leur lumière tremblotante. D’une dimension très au-dessus de la grande salle des fêtes de la ferme, cette salle paraissait ne pas posséder de plafond car il se perdait loin derrière la limite laissée par les halos de lumière des torches.
Au sol se trouvait un long tapis rouge et de chaque côté de celui-ci on trouvait des tables vides alignées en deux files qui, sous l’effet de la perspective, donnaient l’impression de finir en pointe.
Loin devant nous se trouvait une cheminée de chaque côté qui cernaient un grand fauteuil dont on ne distinguait pas encore les détails tellement la distance nous en séparait.
Malgré la distance l’on entendit distinctement une voix nous invitant à nous approcher. Deux minutes de marche nous mena à l’autre bout de la salle. J’avais pris ce temps pour considérer les lieux plus en détails. Les murs de pierre blanche taillée étaient habillés de quelques tapisseries lumineuses retraçant des scènes de combat, des gens en livré somptueuse et même des animaux que seules les légendes racontées par le vieux Anxor me permettaient de reconnaître.
La grandeur et la magnificence des lieux me ramenaient à ma simple condition et exerçaient sur ma personne un phénomène de rapetissement. Moi, un petit même pas encore en capacité de rentrer à la forge de Maître Branon, je me retrouvais dans le saint des saints, le lieu où se décidait le sort d’un Empire, le lieu où siégeait l’autorité ultime.. De la taille de la pièce à l’ambiance tamisée au milieu de riches draperies et tentures luxueuses, tout dans ce lieu me semblait rappeler l’écart entre mes repères connus de la ferme et ce lieu où s’exerçait le pouvoir séculier de la Couronne des Loinvoyant. Plus j’avançais en direction de cet homme assis sur ce siège dont les proportions grandissaient à mesure que je m’approchais, plus je me rendais compte du décalage gigantesque dans lequel j’étais plongé. Comme pour me rassurer, je me rappelais les nuits passées dans mon petit lit dans le logis de Victoria à sommeiller au son rassurant de sa respiration rythmée.
Moi, si décidé avant l’ouverture de la porte de la salle du trône, je me retrouvais maintenant à vouloir me cacher dans un trou de souris, toutes velléités ayant disparues, tous calculs se mélangeant dans ma tête.
Kendor, qui me précédait, s’arrêta à une vingtaine de mètres de la fin du long tapis faisant face à l’homme assis sur le trône. Perdu dans mes pensées, je manquais de peu de lui rentrer dedans et m’arrêtais à mon tour, imitant Kendor, dans une bien maladroite révérence.
- " Et bien Malavor, aucun problème ? " Commença l’homme siégeant magnifiquement dans ce fauteuil en bois noir ciselé d’où émergeaient des pierres précieuses et des fils d’un métal doré virant, par des irisations semblants vivantes, au rouge vif.
Kendor, qui n’avait pas encore bougé, releva la tête.
- " Non, Votre Altesse, je n’ai rencontré aucun encombre, la marraine n’a émis aucune difficulté et le jeune Umbre, bien que sujet à de constants effarements, ne me semble pas trop mal supporter ces nouvelles ".
- " Si fait, quel plaisir de pouvoir enfin te voir mon garçon " enchaîna l’homme sur un ton chaleureux.
" Ecartes-toi de Malavor que je te vois ".
Conscients que cet homme me parlais, je ne voyais pas pour autant où se trouvait ce Malavor.
Ce fut Kendor qui s’écarta de devant moi.
-" Et bien, mon garçon, relèves-toi et dis-moi quelque chose … tu as perdu ta langue ? " me demanda gentiment l’homme siégeant devant moi.
-" Euh … balbutiais-je … Votre Majes.. Altesse … " me retrouvant interdit, je me remis en posture de révérence.
En effet, cet homme d’un certain âge au visage marqué par les ans, par sa stature, sa posture ou je ne sais quoi d’autre me fit immédiatement impression. Il devait avoir une quarantaine d’années. Ses cheveux poivre et sels et sa peau halée soulignaient significativement ses yeux bleus très clairs. Il portait une barbe courte noire mais laissant apparaître tout de même des poils blancs. De corpulence, on voyait que cet homme avait été un athlète et il gardait une vigueur physique qui irradiait de toute sa personne. De sa personne il irradiait aussi un sentiment de calme et de grandeur. Plus je le regardais et plus j’en arrivais à la conclusion que ces vêtements de matières inconnues de moi mais certainement forts coûteux et très bien taillés et son trône ne contribuaient en rien à ce sentiment de calme, de sagesse et de majesté. Non, c’était son assurance dans le regard comme dans la voix, sa manière de se tenir, la grâce de ses gestes. Il avait une sacré stature et il en imposait mon roi !
- " Mon garçon, je sais que tu dois certainement ne pas être habitué à tout ce cérémonieux et ce clinquant mais je te le dit, ne te formalise pas et décontractes-toi ". Puis il enchaîna " Malavor, disposez désormais. Je vous ferai mander dés que vos services me seront utiles ".
- " De ce pas Messire ", répondis immédiatement Kendor. Il fit une adroite courbette en reculant et après trois pas, il parti vers le mur de droite pour sortir par une porte que je n’avais pas remarqué jusqu’alors.
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MessageSujet: Re: Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR   Umbre Tombetoile Loinvoyant dit TOMBSTAR Icon_minitimeLun 21 Jan - 2:14:40

CHAPITRE QUATRE - RENAISSANCE II (Tout commence)




Revenant à moi, le Roi me dévisageait.
-" je reconnais bien là le menton et le front de ta mère "
Il connaissait ma mère. A cette observation, je me trouvais bouleversé. Ma mère, connue du Roi …
Mais qui était-elle ? et qui mon père pouvait-il être pour être si proche du Roi ?
Ces questions se bousculaient dans ma tête et, comme si cela se lisait sur mon visage, le Roi repris.
-" Bon, mon garçon, profitons d’être seuls pour aller au fond des choses. J’ai demandé à Malavor de te chercher car tu es désormais en âge de comprendre un certain nombre de choses qui jusqu’alors te sont restées cachées pour ta sécurité et pour le bien de l’Empire ".
En disant cela, le Roi s’était levé et s’approchait d’une petite table sur laquelle se trouvait une carafe d’un liquide bleuté dont il servit deux verres.
" La tâche d’un Roi est parsemée d’obligations et de dangers. J’ai rencontré ta mère alors qu’elle était fille d’un diplomate du peuple Maléin. Déjà uni à ma Reine décédée depuis, nous nous sommes tout de suite plus et nous avons vécu en secret une idylle de laquelle tu es né ".
Il me tendit un verre et retourna s’asseoir sur son trône.
" Malheureusement, après ta naissance, ta mère est décédée suite à un empoisonnement ordonné par un de mes ennemis, Kordred. Le malheur de cette histoire veut que je n’ai pu, étant Roi et siégeant au bras de mon épouse, officialiser cette naissance d’un lit illégitime et te prendre sous ma protection directe car les ennemis de la couronne sont nombreux. Ils auraient profité de cet écart de conduite pour renverser le régime actuel, jeter la couronne en disgrâce, bannir ma famille et te sacrifier sur l’autel d’une soit disant morale qui, disons-le, les arrangeait bien pour le coup ".
Il but une gorgée et repris.
" Afin d’assurer ta protection, je t’ai mis sous la garde de Dame Victoria, ta marraine qui a accepté, par amour pour sa sœur, de s’exiler sur Agrica Terra afin d’assurer ton éducation sous une identité éloignant tous les agents renégats.
J’ai toujours gardé un œil sur toi car tu es mon fils et bien que l’illégitimité de ta naissance te promettait, au regard de nos lois, au bannissement ou à la mort, je veux t’assurer une vie digne de ce nom ".
A cette nouvelle, je me trouvais abasourdi. En d’autres circonstances, j’aurais pu croire à une farce mais là, le décor, le personnage, tout me ramenait à une réalité bien palpable. Ma tête fourmillait et j’entendais comme un bruit sourd et continu en trame de fond de chacune des paroles de cet homme. J’étais écrasé par cette révélation, pris entre l’envie de laisser croître une colère émanant du fond de mes jeunes années passées dans la duperie et un flot d’émotions qui m’amenait les larmes aux yeux.
Décelant mon trouble, mon père poursuivit.
" Je sais que cette nouvelle doit être pour toi bien difficile à apprendre. En effet, le stratagème de la soit disant mort de tes parents a dû être douloureux pour toi mais j’espère que tu comprendras que j’ai fait cela uniquement pour te protéger. Tu es mon fils, et quoi qu’en disent les lois édictées par mes ancêtres, je ne souffrirais pas de te voir maltraité plus que tu ne l’as été depuis ta naissance. Ton jeune âge ne me permettait pas de te tenir proche de moi car, à l’époque, notre union à ta mère et moi, n’avait pu restée complètement secrète et ton arrivée n’aurait fait qu’attiser les spéculations, complots et tentatives contre mon pouvoir et ta vie. Ta malheureuse mère a déjà fait les frais de ces basses manœuvres et il m’est apparu impératif de remédier à cela en te soustrayant à toutes tentatives de te retrouver.
Saches tout de même que je recherche encore ce félon de Kordred et qu’il sera puni à la juste mesure de son acte odieux ".
Malgré mon trouble, je me concentrais pour tenter de bien comprendre chacune de ses paroles. Mon effort de concentration paya et déjà je commençais à reprendre le contrôle du torrent qui bouillonnait en moi. Ce calme retrouvé en partie laissa le pas à une quantité de constats et de questions. Ma mère n’était pas morte d’un accident mais de mort violente. Qui était ce Kordred ? Pourquoi me dire tout ça maintenant ? Me fallait-il accueillir tout ça comme une bonne nouvelle ou encore me tenir sur mes gardes ?
Ces questions restant bloquées sur mes lèvres, le Roi conclut.
" J’espère que tu ne m’en voudras pas de t’avoir tenu éloigné de moi si longtemps et d’avoir alimenté le mensonge toutes ces années et je te promets, si tu le veux bien, de te traiter désormais comme un fils même si mon statut nécessite tout de même que tes origines et ton identité réelles restent secrètes.
Maintenant, dis-moi fils, le ressentiment te ronge-t-il ou, au contraire, acceptes-tu la main que ton père souhaite légitimement te tendre désormais ".
Je bu à lentes gorgées le liquide sucré que m’avait servi mon père afin de me donner un peu plus de temps avant de répondre. Le fond de mon verre vide découvrant maintenant de manière déformée le fond de la pièce, il était temps pour moi de formuler une réponse.
- " Votre Majesté ", je m’interrompis car je parlais avec une octave plus haute que je l’aurais désiré et je poursuivais en tentant d’être le plus franc possible, " Je comprends ce que vous me dites. Je comprends et en même temps, j’ai des difficultés à bien saisir tout ".
- " C’est normal je supposes " répondit plein de douceur cet homme que je commençais à imaginer comme un père. " Souhaites-tu un peu de temps ou alors veux-tu que je revienne sur quelque chose en particulier ? ". A cet instant, je compris que cet homme de pouvoir, ce décideur, ce meneur de peuple, prendrais le temps nécessaire avec moi afin que nous prenions un bon départ. Puisque les choses se présentaient ainsi, je serais on ne peut plus honnête avec ce grand homme. Afin de rendre cela plus " digeste ", je ne me départirais tout de même pas des signes de respects et de politesse que m’avait si bien inculqué ma chère nourrice.
-" Et bien en fait, Votre Majesté, je voudrais savoir ce que veux dire tout ce que vous m’apprenez. Est-ce que je vais rentrer auprès de Victoria ou bien est-ce que je vais rester avec vous ". Ne lui laissant pas encore le temps de répondre, j’ouvrais grand les vannes et poursuivais mes questions de plus belle. " Et si je reste ici, comment me cacher ? Enfermé dans ma chambre toute la journée et toute la nuit ? Et pourquoi venir me chercher maintenant si c’est pour me cacher à tout le monde ? ". Enfin, je profitais de ce flot de questions pour placer dans la discussion mes velléités premières. " Parce que moi j’aurais bien aimé devenir l’apprenti du Maître forgeron et là je vois que ce ne sera sans doute pas possible ".
-" Je vois là une suite ordonnée de questions amenant à une affirmation ou tout du moins une requête… je reconnais bien là les compétences d’orateur et de tacticien dont les membres de ta famille sont en général affublés ". Il disait cela avec un léger sourire aux lèvres. Je compris à cela que je ne l’avais pas froissé pour autant. " Saches mon fils, que je ne te forcerais pas à suivre un chemin contre ton gré. Cependant, en égard pour tes origines, tu as, sans le savoir, des responsabilités desquelles ta naissance, même illégitime, ne pourra te soustraire. C’est pour cela que j’ai souhaité te prendre auprès de moi afin de te faire découvrir les arcanes du pouvoir et les dangers que celui-ci porte en son sein ".
Sur ces paroles, il prit un parchemin roulé sur le bord de son fauteuil.
" Comme je te le disais, je ne souhaite pas te forcer à ces apprentissages ni à rester auprès de moi aussi voici ici un ordre Royal te dotant de terres et de titres qui te permettront de pouvoir disposer d’un petit bien dans le système d’Agba. Rien qui t’amène au devant de la scène mais assez de possessions pour que tu sois tranquille toute ta vie. Si tu le veux, ce document sera à toi et tu en disposeras à ta convenance.
Cependant, poursuivit-il en laissant le rouleau de côté, au-delà de ce que tu représentes pour la couronne et la famille, tu es avant tout mon fils et je dois t’avouer que j’ai toujours caché mon désir de te connaître, de te voir grandir auprès de moi. Même si tu ne le sais pas, je t’ai suivi de loin toutes ces années. J’ai appris chaque mois tes évolutions, tes premiers pas, ta première dent et puis plus tard, tes premières aventures ". Et comme pour lui même. " Tes aventures dans le marrais ". Je rougissais. " Tes progrès dans la vannerie ou dans la récolte des plantes ".
La discussion prenait un tournant que je n’avais pas envisagé. Cet homme était un étranger pour moi mais moi pas semblait-il. Aurait-il eu de l’intérêt réel pour moi durant toutes ces années ?
Cette perspective apportait un éclairage nouveau sur les relations qui pouvaient me lier à cet homme. Moi qui, en dehors de Victoria, m’était toujours cru seul, je constatais qu’un homme, le premier de l’Empire, avait gardé un œil bienveillant sur moi durant toutes ces années… Décidément, la discussion avait pris une tournure toute nouvelle… Alors que ces pensées défilaient dans ma tête, je senti un élan d’émotions me submerger peu à peu. En effet, c’était la première fois qu’une personne autre que Victoria exprimait vertement son souhait de s’occuper de moi. Du scepticisme et de la retenue qui avaient marqués chaque seconde depuis l’annonce faite par Kendor sur la survie de mon père et notre rencontre prochaine, je ne ressentais désormais qu’envie et désir de donner corps à cette relation. Durant toutes ces années, la perspective de la disparition de mes parents m’avait laissé pour seule alternative de renoncer à toute envie d’avoir des parents, comme tout le monde. J’avais purement et simplement refoulé ce désir, cette attente et j’avais fais avec ce que j’avais. Maintenant que cette nouvelle m’était faite, maintenant que cette alternative m’était proposée, tous ces sentiments et désirs refoulés revenaient à la surface.
Mon père, percevant mon trouble et un changement sur mon visage (je n’avais pas encore appris à contrôler mes émotions et à ne rien laisser paraître d’elles), il reprit doucement.
-" Mon fils, il est clair que le choix doit te paraître bien hasardeux. Je me suis détaché de toi depuis toutes ces années et te voilà désormais devant un choix. Bien que j’exprime clairement mon souhait de voir la balance pencher vers notre réunion, je comprendrais que tu ne souhaites pas … "
-" Je le veux Mon Roi ".
A cette annonce, je vis le visage de mon père changer. Il venait de se muer en une représentation parfaite de la joie.
-" A la bonne heure " rugit-il. Cependant, tant que nous serons seuls, ce sera père ou encore Gen’.
Pour répondre complètement à tes interrogations, tu ne seras pas tous les jours avec moi. En effet, les obligations de ma charge et le secret que nous devons garder autour de tes origines font que tu ne pourras pas être présenté à la cour ouvertement. Ton quotidien sera dans un premier temps orienté vers l’apprentissage. Un homme de ta condition doit pouvoir posséder ses lettres, savoir compter et j’entrevois pour toi d’autres apprentissages qui ne te laisseront pas de marbre. Afin de donner corps à tout cela, je vais te mettre sous les la protection de Malavor. Il sera ton percepteur et il te donnera toutes les ficelles de son art. Chaque jour, tu viendras me rendre compte de tes évolutions, de tes questions et ensemble nous tenterons de rattraper ce que le temps nous a fait perdre. "
- " Père, qui est Malavor ? "
-" C’est le chef de la guilde des espions. Lors de son voyage pour te chercher, sous son identité de Kendor, il effectuait un transfert discret. Tu verras, il détient de précieux dons qui font de lui le meilleur de sa profession. Il te les enseignera tous et fort de ses compétences, tu pourras ainsi exercer des fonctions vitales pour l’Empire, tu seras le bras armé de ma volonté et par ce biais tu appréhenderas les subtilités des responsabilités qui pèsent sur les épaules de la famille. Parallèlement, et afin de répondre à tes souhaits, tu recevras un apprentissage auprès de notre maître forgeron qui te donnera les subtilités dans la création des armes et armures. Cette proposition te convient-elle ? ".
-" Oui ".
-" Bien. " Sur cette parole, il tira une petite cordelette et immédiatement après je vis Malavor sortir d’une tenture tendue sur le mur du fond de la salle et se diriger dans ma direction. Il s’était changé et portait un pourpoint noir avec un cerf en écusson sur la poitrine. Chose étonnante, il avait des cheveux noirs et avait la peau foncée. De plus, la marque sur son front avait disparue.
-" Bien Malavor, Umbre et moi sommes tombés d’accord sur ce dont je vous avait parlé. Votre apprentissage débutera dés demain matin. Je vous le confie. Ne soyez pas exhaustif sur les apprentissages. Traitez-le comme vous l’avez fait pour moi. " Puis se tournant de nouveau vers moi " N’hésites pas à venir me trouver. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, beaucoup de choses à rattraper et je serai à ta disposition, tant que mes autres charges me le permettront ".
Ce jour débuta ma nouvelle vie.
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